|
|
c l a i r e ▬ cinderella is a fealthy bitch... again. - THE HUNDRED ; |
|
|
Auteur |
Message |
Claire A. Ashton
Admin
p o s t s : 285
i n s c r i t . l e : 29/08/2009
a g e : 32
t o p i q u e r : Nop
a c t i v i t i s m e : Overbooked
i n s p i r a t i o n n é : Yeap, toujours
o n l y . y o u • a n d . t h e m : • c r é t i n . a t t i t u d e : • g r o u p i r : Chez les humains qui se foutent de ce qu'il se passe
|
Sujet: c l a i r e ▬ cinderella is a fealthy bitch... again. - THE HUNDRED ; Sam 19 Sep - 13:18 |
|
|
© hydrique
Feat Anne-Marie Van Dijk; © predjudice | Who am I in this world ?
.
▬ A g e : 26 ans, de longues années qui sont passées si vite, qui ont commencé comme un "il était une fois" mais qui n'a pas l'air de vouloir se finir sur "et elle vécut heureuse pour le reste de ses jours..." ▬ O r i g i n e : Américaine, c'est bien loin des charmants traits marins de la belle Arielle, princesse des sirènes ou des beaux airs russes d'Anastasia, la belle héritière perdue... ▬ D a t e . & . L i e u . d e . N a i s s a n c e : Pleasant Hill, par le froid de la nuit du 4 novembre 1982, là encore, ça n'a aucun rapport avec les petits jardins fleuris qui ont vu naître la Belle au bois dormant... mais c'est ainsi. ▬ S u r n o m s : Aucun, hormis peut-être "oh non, pas elle" phrase dite par certains me concernant... ▬ E m p l o i : Serveuse, un métier fort lucratif direz-vous, et oui, Blanche Neige était bien une boniche, tout comme Cendrillon. Une lueur d'espoir ? ▬ O r i e n t a t i o n . S e x u e l l e : Hétérosexuelle, bien qu'il n'y ait pas de beau prince charmant pour le moment. ▬ E t a t . c i v i l : (cochez) Célibataire [x] ; En couple [] avec ... ; Marié [] avec ... ; Divorcé [] ; Veuf [] ▬ L o i s i r s : Chercher une maturité, ça compte ? Quand on passe une vie un peu étrange et qu'on se remet sur la route, ça fait mal et c'est souvent difficile. ▬ G r o u p e : « They Don't Care »
|
Remember me how it's like ?
.
▬ P h y s i q u e : Enfant, j'avais voulu avoir les cheveux blonds. Vous savez, la grande cascade d'or qui tombe sur les hanches avec grâce et perfection. Celle que Cendrillon retient dans son fichu, celle que la Belle aux bois dormant a sur ses épaules lorsqu'elle est endormie, comme pour se protéger du temps qui passe. Ma foi, aujourd'hui, je suis blonde, au moins une chose que j'aurai réussi. Ils ont pourtant vécu mes cheveux... faut dire, la drogue ça ne défonce pas seulement l'esprit, mais un peu tout : les ongles, la peau et les cheveux. Bref, pour parler de mes cheveux, il faudrait retracer toute leur vie, à ces braves bouts de tignasse. Ils en ont fait du chemin et ils ont tenu la route, aujourd'hui... j'essaye de leur rendre le fruit de leur long combat. Disons que je leur donne une couleur normale, ils sont passés du châtains qu'ils sont d'origine à bien d'autres couleurs : noir, rouge bizarroïde... des trucs assez flippant parfois. Mon père m'a toujours trouvée trop maigre, il avait qu'à avoir d'autres gênes en même temps, parce que plus fil de fer que lui, je connais pas. Mes yeux, à ce qu'on dit - enfin, à ce que disent les imprudents - j'ai ceux de ma mère... à une époque j'aurai voulu me les crever pour rien avoir qui puisse me la rappeler, mais je ne l'ai jamais fait, manque de courage sûrement. Quand on me voit dans la rue, jeune, pas très grande, rachitique, on aurait oui, du mal à penser que j'ai accouché d'un enfant il fut un temps pas si lointain. Ne vous fiez pas aux mots, je sais exactement la date à laquelle j'ai donné naissance à ma fille, bien que droguée les années suivantes, j'ai réussi à conserver un minimum de souvenirs, ceux que je n'ai jamais voulu oublier sans doute. La drogue, on peut dire qu'elle m'a bien amochée cette saloperie, aujourd'hui j'en suis débarrassée, et c'est tant mieux. J'essaye d'effacer ses traces de mon esprit, mais aussi de mon corps. Il faut bien tenter. Je prends soin de mes cheveux, je coupe mes ongles pour éviter qu'ils deviennent moches et j'utilise toutes les crèmes des pubs de télé pour avoir "une belle peau douce et soyeuse" juste parce que "je le vaux bien". Côté style vestimentaire, vous m'avez peut-être croisée en junky, une tronche bizarre, des cheveux plus qu'amochés en une coupe horrible, les yeux cernés par des valises aussi creuses que bleuies. Aujourd'hui là encore, j'efface les traces de cette période et rien que mon job de serveuse m'oblige à ne pas me pointer dans un état pareil. Alors j'essaye... j'arrive au boulot comme une jeune femme de vingt-six ans normale : les chaussures propres, le tee shirt bien repassé, et le jean qui met mes pâles formes en valeur. En revanche, je déteste l'uniforme que mon job m'oblige à porter, une jupe ! Une jupe qui tombe sur les genoux sans aucune grâce, un tablier horrible et tout ça, avec un sourire qui n'avait pas peint mon visage depuis bien des années, peut-être des siècles même : le sourire faux de circonstance. Peut-être qu'un jour, quelqu'un pourrait me voir sourire à pleine dents, montrer les crocs mais uniquement en signe d'amour ou d'affection, je rêve de ce sourire sincère et beau, celui de Cendrillon quand elle se marie, celui de Blanche Neige quand elle est sauvée par le beau prince au cheval si étincelant de blancheur... mais tout ça, c'est peut-être pas pour moi.
▬ C a r a c t è r e : Quel caractère de chiottes ! Sans doute rien à voir avec la passivité désolante de Cendrillon face à la tyrannie de sa belle-mère ou à l'imagination débordante et flippante d'Alice. Moi, je suis comme je suis et après être passée par mon stade passive à l'époque de mon enfance où je me contentais de pleurer l'absence d'un père, je suis passée à la période... "rebellious & f*ck the world", pas grand chose de très original, pour une ado bête au possible. Ma deuxième période de niaiserie et d'amour tout beau tout rose, c'était aux environs de mes quinze ans, quand j'ai rencontré mon premier prince. Le conte de fée se dessinait enfin sous mes yeux, la vie de Belle allait être la mienne et cependant... La méchante sorcière de la Belle au bois dormant m'avait sans doute jeté un mauvais sort du genre "dès que tu trouveras le bonheur absolu, tout disparaîtra" - vous savez, le genre de malédiction comme celle d'Angel quand il couche avec Buffy - (enfin bref) et c'est lorsque j'apprends ma grossesse que ma période belle et gentille aimante disparaît. Pourquoi moi ?! Oui, oui, "protégez-vous" et blablabli et blablabla, mais pensez aussi aux pilules ! Bien entendu, peut-être est-ce l'instinct maternel qui prône mais hors de question pour moi de prendre une vie juste à cause des mes bêtises... un peu de maturité dans cette décision ? Pas aux yeux de mon soit disant père. A la naissance de ma fille, c'est là sans doute que j'ai vraiment commencé à déconner. Laissant l'enfant à ce qui serait désormais mon ex chevalier en armure, je deviens alors la junky folle et suicidaire qui a conduit ma vie pendant... six des dix années qui se sont écoulées. Accro, je l'étais et pas qu'un peu... ça me permettait de planer, de m'évader et d'oublier la culpabilité au fond de moi qui me rongeait, j'avais abandonné mon enfant et mon instinct maternel hurlait de douleur au fond de mon esprit tordu. Et à chaque fois qu'il me brisait le cœur... je l'assommais avec une dose de coke... pour oublier et planer comme une ado que j'étais. Aujourd'hui, parlons-en d'aujourd'hui parce que je n'ai là que parlé des six premières années des dix qui séparent la naissance de mon enfant des événements actuels. Disons qu'à présent j'ai repris la route normale, celle qui semble mener vers une vie qui doit être la mienne, vers la clarté. Cet instinct maternel, il est toujours là, bouillant, ardent et il me pourrit encore plus la vie... tout comme mon ex chevalier en armure qui est aujourd'hui la muraille qui me sépare de ma fille. Alors oui, il me considère peut-être - comme la plupart des gens qui me voient me foutre en rogne - comme une femme impulsive et colérique... et je le suis peut-être mais je sais qu'au fond de moi, il y a cette persévérance qui me fera aller jusqu'au bout pour atteindre ce que je veux : voir ma fille... quel est son droit de me priver de ça ?! Ambitieuse, peut-être mais je n'ai aucunement envie de lâcher le morceau, mon instinct de mère me dit de continuer, de ne pas m'arrêter sur la voie que je me trace. Je pourrais alors être manipulatrice pour atteindre mes objectifs... mais je sais que malgré les marques qui restent sur mon corps de mon passé douteux, je suis aujourd'hui, assez forte pour combattre la drogue et assez sensible pour aimer le fruit de mon amour passé... pour racheter un passé qui est loin d'être glorieux et pour pardonner... à qui ? A moi sans doute...
▬ H i s t o i r e : Tout le monde connaît l'histoire de la naissance de la Belle au bois dormant et tout le monde connaît la triste enfance de Blanche Neige tout comme, tout le monde connaît l'histoire d'amour qui a lié le prince et la petite sirène. Tout ça, ce sont de belles histoires, enfin, même pas à la base, ce sont des petits mondes édulcorés que tout le monde connaît... juste pour se donner l'impression qu'il y a peut-être une vie comme ça possible : où l'amour est éternel, où le soleil brille tous les jours et où on sourit... continuellement. Cette histoire pourrait ressembler à celle des habitants de Wisteria Lane, ils sourient tout le temps eux... un vrai conte de fées d'apparences trompeuses. Mais nous ne sommes peut-être pas là pour parler de choses aussi superflues que d'images fixées sur une pellicule de nitrate d'argent. Pourtant, ma vie a commencé comme celle de Cendrillon, oui, si vous connaissez le conte, tant mieux pour vous, sinon, voilà mon début d'histoire.
Et il était une fois...
Je suis née sous l'identité de Claire Anna Ashton. Au début, mes parents avaient uniquement pris la décision de m'appeler Claire, comme... je ne sais pas qui, peut-être juste un prénom issu de leur long travail de recherche. C'est à la mort de ma mère, quelques minutes après ma venue au monde que tout se bouscula et qu'Anna entra dans mon identité... comme un lourd fardeau que je porte toujours sur moi : la culpabilité d'avoir en quelque sorte... mis trop ou pas assez de temps à venir, la simple culpabilité d'avoir ôté la vie de ma propre mère, ma génitrice, celle qui m'avait portée près de son cœur pendant neuf longs mois, celle qui m'avait trouvé un prénom, qui m'avait caressée mentalement lorsqu'elle passait sa main sous son ventre rebondi, celle qui avait tant espéré pouvoir voir mon visage... grandir, s'épanouir. Mais peut-être dans un désir égoïste, je n'ai jamais voulu qu'elle me voit et j'ai tout bonnement remédié à la situation dès les premières minutes de ma vie... Sans même en avoir conscience sans doute. C'est avec mon père, seul et encore ravagé par la perte que je lui avait causée que je rentre dans mon "chez moi". Un "chez moi" déjà pas très accueillant, bordélique avec des bouteilles d'alcool déjà un peu partout. C'est dans cet environnement que j'ai grandi... seulement enlevez aussi le père quelque chose comme... 360 jours par an, ajoutez-le avec son silence pesant et son air plaintif aux soirées de Noël et à mon anniversaire, plus ici pour fêter la date qui a détruit sa vie plutôt que la date qui a vu sa fille naître. Voilà, c'est mon début de vie, mon petit voile personnel qui n'a été révélé qu'à peu de personnes. Car, pour les gens à qui j'adresse la parole aujourd'hui, ceux avec qui je travaille, je suis Claire, une jeune femme sans problème, aux parents aimants et acceptant l'envol de leur grande fille. Un grand mensonge, je n'en doute pas... mais avez vous déjà vu la pitié dans un regard ? C'est un regard plus douloureux que réconfortant... et il n'a rien de plaisant à être vu au quotidien. Enfin bref, revenons sur le passé. Car oui, c'est mon passé et non pas une œuvre de fiction que vous auriez pu trouver dans un roman triste signé Marc Lévy ou Anne Gevalda. J'ai vécu ainsi, la petite gamine ignorée de son père, ou presque et qui grandit seule, se forgeant son caractère de merdeuse et son petit air qui pourrait s'apparenter à celui d'une peste. J'ai été comme ça à un moment. Le genre de gamine manipulatrice et pas très sympathique avec ses camarades. Dieu seul - si tenté qu'il existe, personnellement, je trouve qu'il m'a bien pourri l'existence, et qu'il continue aujourd'hui à s'amuser avec moi - sait comment j'ai réussi à aller au collège, puis au lycée. Un très beau lycée, je ne dis pas... digne de High School Musical ou quelque chose dans le genre. Des groupes, des filles toutes aussi jolies les unes que les autres... et des garçons tous aussi braves et musclés que Batman ou Superman. C'est au lycée, dans ce même endroit que j'ai détesté quelques temps après, que j'ai rencontré Ethan - oui... un nom qui ne sonne pas trop chevaleresque - mais mon chevalier d'un temps, mon prince, mon empire et celui qui donnait de la lumière au tunnel sombre qu'était ma vie. Peut-être qu'il en était de même de son point de vue, qu'est ce que je pouvais en savoir ? Je n'étais pas dans sa tête. Et je me contentais de ces petits mots qu'il disait pour me rassurer, du temps de notre parfaite idylle. Mais une idylle, vous le savez bien, est faite pour être parfaite... et ce qui est parfait ne peut être qu'éphémère, c'est ainsi et c'est sans doute pour ça que les contes de fées restent sur des pages, quelques dizaines de pages tout au plus et s'arrêtent en plein milieu... parce qu'on sait bien que la suite n'a plus rien de glorieux. Je suis tombée enceinte, le genre de bourde classique d'une adolescent éperdument amoureuse qui pensait que l'amour... évitait aux spermatozoïdes de féconder l'ovule. Quelle niaiserie ! Mais avorter... quoi de pire pour la conscience que de laisser une aiguille arracher le fruit d'un amour, l'enfant obtenu par l'entrelacement fiévreux de deux corps amoureux ? Je n'avais aucune envie de laisser cette femme endimanchée dans un foutu uniforme de soit disant médecin me prendre mon enfant... quelque soit l'avis de mon simple géniteur alors très attentionné curieusement sur mon état... pour une fois. Mais mon coco, tu aurais du savoir que deux heures à l'hôpital ne rattrape pas seize années de pseudo présence d'une coquille vide. Pourtant, ce n'est pas pour l'emmerder que j'ai voulu garder l'enfant - enfin, le laisser vivre - c'était pour ma conscience, peut-être un choix égoïste, qui sait. Ethan, lui, était du camp des passifs, le genre de "quoique tu fasses, je te soutiendrai" ce qui avait eu don de m'énerver au plus au point... bah quoi ?! Il voulait pas se soucier de la survie de son éjacula ou quoi ?! Enfin bref, que de termes poétiques pour dire en fin de compte, que l'enfant, j'avais voulu le garder, envers et contre presque tous. Ma première idée avait été de devenir une bonne mère pour cet enfant, de l'élever, de l'aimer et d'à travers lui, réussir à effacer mes erreurs passés, ma brumeuse histoire digne des plus grands romans à faire pleurer une ménagère de plus de trente ans. Mais cette idée qui germe dans l'esprit d'une fille de seize ans, s'envole vite aux premières petites paroles aux allures émouvantes de n'importe qui. C'est mon père, mon géniteur même, celui qui m'avait pourri la vie qui était entré un soir, les larmes au bord des yeux comme un bisounours en manque d'amour et qui avait commencé à me déballer tout et rien sur ma naissance, sur la difficulté qu'il avait eu à m'assumer et sur le fait qu'à présent... il était prêt à tout pour m'aider... si je ne gardais pas l'enfant. Que de manipulation... et j'ai mis pas mal de temps à me rendre compte de ce fait… trop tard peut-être, qui peut bien savoir, j'étais seule pour prendre les décisions, avec Ethan et sa soit disant volonté de "je suivrai tout ce que tu décides, chérie" et puis, finalement je m'étais même persuadée que je finirais d'ici un an par me retrouver seule avec une gamine sur les bras… et rien d'autre. Qui saurait expliqué comment l'idée m'est venue, si tant est que ce soit plus une idée qu'un acte désespéré, un rejet face à tout ce qui semblait pouvoir m'offrir un bonheur, qui finirait pourtant par se faner, je le savais très bien. J'ai donné naissance à ma fille, mais je n'ai jamais eu la force même d'écouter ses premiers pleurs face à la dureté qu'allait être son existence insignifiante, je n'ai pas eu le courage de la tenir dans mes bras tout comme je n'avais jamais demandé au médecin de pouvoir écouter le cœur battant de mon enfant lorsqu'il était encore en moi. Vous pouvez penser que j'étais d'avance, une mauvaise mère, une mère incapable d'aimer, peut-être tout simplement parce que je n'avais jamais eu de mère pour m'aimer. Et vous auriez raison, je pensais ça de moi et c'est pour ça que j'ai laissé ma fille à la seule personne qui a été capable d'écouter son premier cri à la vie, de la prendre dans ses bras. Une personne qui malgré les épreuves de son existence serait capable d'aimer le fruit de son amour charnel passé comme il se doit. Laissant celle que j'avais mise au monde sans un regard à Ethan, je suis partie dès que mon temps de repos à l'hôpital avait été terminé. Déjà junky à peine à deux mètres de l'hôpital, rien que pour faire taire ce cri qui rongeait mes tripes, qui rongeait mon cœur et mon esprit... comme le cri d'un nouveau né qui allait avoir presque la même vie que moi, une vie sans mère. Pourtant, au fond de moi, j'avais confiance... j'étais une raté, Ethan, non et je savais qu'il était capable d'aimer, pas comme moi.
Alors voilà, vous voilà en train de vous plonger dans les années noires de ma vie. J'avais quitté Ethan, quitté l'enfant que nous avions eu ensemble et que j'assumais au fond de mon être, quoique jeune et bête. La drogue, c'était sans doute le seul refuge que j'avais pu trouver pour que tout mon esprit se taise pour planer, respirer et vivre loin de la dure gravité de notre planète. J'ai parcouru des kilomètres dans les rues, à la recherche de quoique ce soit pour me défoncer car à chaque fois que je revenais à moi, je m'accroupissais sur le sol pour pleurer et cherchant vainement un espoir de me relever. Des ces années, mes souvenirs restent flous, j'étais une sale conne, je me haïssais mais j'adorais oublier, m'éloigner de la réalité pour compter les petits moutons qui défilaient dans mon esprit. C'est une rencontre, après six ans de torture intérieure tue qui a bouleversé ma vie. Elle s'appelait Anna, comme moi, comme ma mère, elle avait une part de mon identité et son sourire avait tout d'un sourire angélique, sincère et doux : celui d'une mère, la mère que je n'avais jamais été, la mère que je n'avais jamais eue... l'Anna qui pouvait contrebalancer les erreurs de toutes les autres... les miennes en particulier. Je me souviendrai toute ma vie de sa main tendue, de son air si serein tracé sur son visage. Peut-être était-ce Dieu (et non, je n'y crois même pas en plus) ou une figure tout ce qu'il y a de plus pur dans ce monde. Anna, la belle Anna aux traits fins, au cheveux blonds comme les princesses et au regard toujours digne des contes de fées... j'ai pris sa main et elle, elle m'a aidée comme jamais personne ne m'avait aidée. J'étais une inconnue pour elle, une junky comme les autres... mais à mes yeux, elle n'était pas une bénévole comme les autres. De l'amour ? Non, de l'admiration... elle avait une vie et un esprit pur et serein comme le cristal le moins travaillé. Elle avait la beauté que nulle autre ne pouvait égaler et pourtant, elle restait à la hauteur des autres et aidait même les pires à monter sur un piédestal. Pendant quatre ans, j'ai affronté, souffert, compris. Ce n'est pas Anna qui m'a fait comprendre qui j'étais réellement au fond, derrière la drogue. C'est ce qu'on appelle vulgairement un "psy". Je lui ai parlé, je lui ai déballé toute ma vie : Mathias, mon père, ma fille, la drogue, mon foutu instinct maternel. Il m'a parlé, de son avis, de ses craintes... et de moi. Il m'avait parfaitement cernée... enfin, à cette époque je ne m'en étais pas rendue compte, car il avait vu dans mon esprit des qualités que je n'avais même pas soupçonné. A mes yeux, j'étais une ratée, une nulle, une mère qui n'avait fait que porter et mettre au monde, encore plus lâche que la mienne qui elle, n'avait même pas décidé de me fuir. J'avais tué ma mère, ma propre enfance, et l'enfance de ma propre fille. Mais il m'a pardonné... ce psy, il m'a dit que l'erreur était humaine, que j'étais faillible et que j'avais fait des erreurs... qu'il n'était pas trop tard de rattraper.
Aujourd'hui, je suis retournée dans ma ville natale de Pleasant Hill. Je suis allée sur la tombe de mon père car oui, il est mort dans les dix ans que j'ai vécu loin de lui. J'ai une once de regrets, mais pas autant que lui il en avait au moment de pousser son dernier soupire je pense. Je sais que Ethan est là, je le sens au fond de mes tripes... et l'instinct maternel que j'avais tu et qui, aujourd'hui vit en moi, vit avec moi, me donne des ailes, une envie presque folle que je déteste parfois moi-même. Je veux connaître ma fille, la voir, l'entendre parler. Je ne demande pas l'impossible à mon humble avis, ce n'est pas comme si je faisais un procès pour avoir la garde de la fille que je n'ai même jamais regardée... c'est un luxe que je ne paierai pas, je suis sa mère... et au fond je sais ce qui est mieux pour elle et son avenir n'est pas avec moi. Mais juste... la connaître, parce que je n'ai aucune envie tout simplement d'être aussi minable que mon père, aussi minable que ma mère... juste parce que j'ai envie de m'approcher ne serait ce que d'un pas de la lumière vers laquelle Anna, la belle bénévole Anna, a lancé ma route. Alors oui, je rôde dans les quartiers bizarres, je fais un boulot merdique, je ne dis rien aux remarques de clients qui s'amusent à tripoter mes fesses quand ils sont bourrés au point max. Mais c'est peut-être ainsi que se trace le chemin de la rédemption, en ravalant sa fierté.
Dernière édition par Claire A. Ashton le Sam 19 Sep - 23:49, édité 12 fois
|
|
|
|
Claire A. Ashton
Admin
p o s t s : 285
i n s c r i t . l e : 29/08/2009
a g e : 32
t o p i q u e r : Nop
a c t i v i t i s m e : Overbooked
i n s p i r a t i o n n é : Yeap, toujours
o n l y . y o u • a n d . t h e m : • c r é t i n . a t t i t u d e : • g r o u p i r : Chez les humains qui se foutent de ce qu'il se passe
|
Sujet: Re: c l a i r e ▬ cinderella is a fealthy bitch... again. - THE HUNDRED ; Sam 19 Sep - 13:18 |
|
|
What is the best in my life ?
.
▬ M u s i q u e . é c o u t é e : La variété et parfois du rock... peut-être que le rock me rappelle trop mon époque junky, qui sait. ▬ C h a n s o n . p r é f é r é e : La lettre à Elise de Beethoven. Lorsque j'étais en cure de désintox, Anna la jouait souvent et elle m'a appris, c'est la seule musique que je sais jouer à ce jour devant des touches de piano. ▬ P l a t . p r é f é r é : Des gaufres, rien de mieux pour un bon petit déjeuner. C'est en cure là encore que j'ai connu le sens d'un "vrai petit déjeuner" et cette perspective des choses me plait bien. ▬ B o i s s o n . p r é f é r é e : Un café bien noir et bien serré. Plus d'alcool, plus de drogue, on pourrait croire que je suis devenue une vraie none, mais je sais que je sais m'amuser sans avoir besoin de boire... et j'ai plus besoin d'être éveillée que d'oublier aujourd'hui, j'arrive à affronter. ▬ L i v r e . p r é f é r é : Alice's adventures in Wonderland, cela est sans conteste le conte de fée qui me plaît le plus car à la fin, Alice n'en est que grandie mais n'est pas plus heureuse qu'auparavant... c'est un conte de fées sans prince. ▬ F i l m . p r é f é r é : Va, vis et deviens, peut-être le film qui pourrait avoir changé ma perception primaire de la vie. ▬ C o u l e u r . p r é f é r é e : Le rouge, la couleur vive, la couleur de l'amour ou encore de la reine de cœur, ennemie jurée de la belle Alice. ▬ A n i m a l . p r é f é r é : Le chat de Cheshire, ce n'est pas un animal à proprement parler mais j'aurai besoin d'une conscience pareille pour me guider parfois. ▬ S a i s o n . p r é f e r é e : L'hiver, c'est par un froid soir de décembre que j'ai rencontré la main tendue d'Anna. ▬ Q u e l q u e . c h o s e . e n . p l u s ? Je ne suis pas exceptionnelle, pourquoi y aurait-il quelque chose en plus de ça ? ▬ U n . m o t . p o u r . t e . d é f i n i r ? Peut-être un meddley de plusieurs mots, il n'y a pas un seul mot pour définir une personne, c'est bien trop peu de lettres pour parler de chaque individu. Contradictoire, peut-être si on suit l'idée du fait que je vienne de complètement bafouer l'intérêt de cette question.
Who is the real me ?
.
▬ Â g e : J'ai pas encore pris d'année x) ▬ Q u e . p e n s e . t u . d u . f o r u m ? Claire est cool <3 je l'aime *sbaff* ▬ O ù . l' a s . t u . t r o u v é ? Dans le ass de Deanou XD *resbaff* ▬ A s . t u . d e s . s u g g e s t i o n s . à . n o u s . f a i r e ? Élisez Claire Miss Univers <3 ▬ A s . tu . q u e l q u e . c h o s e . à . d i r e . p o u r . f i n i r ? Claire will win ! ▬ E x e m p l e . d e . R p : - Spoiler:
Peut-être avait-il espéré trop tôt que rien n'allait changer entre eux après ce qu'il venait de dire, peut-être qu'après tout, elle parvenait bien à cacher ce qu'elle ressentait au fond, ou peut-être avait-elle l'intention de feindre jusqu'à ce qu'il s'en aille pour ne plus donner suite à cette nuit-là. Curieusement, il n'avait même pas pensé au fait qu'elle puisse le prendre pour un démon et soit mue par une étrange envie de le tuer comme c'était censé être son job à elle. Et de toute manière, comment est-ce qu'il pourrait prouver qu'il n'avait rien d'un démon ou d'un truc du même genre… il n'était lui-même pas très persuadé de ne pas en être un au fond de lui, de ne pas en porter un dans le fond de ses pensées encore assez claires pour le moment… et il ne savait même pas combien de temps encore il tiendrait sans se laisser dominer par ce côté sombre en lui. Des mois, jusqu'au bout, des jours… le temps défilait autour d'eux, les rapprochant petit à petit de l'inconnu qui devait certainement les terroriser l'un comme l'autre, même s'ils faisaient semblant de vivre à l'instant présent. Qu'est ce qui pouvait bien le terrifier lui, dans ce qui l'attendait ? La mort ? Bizarrement, il avait presque l'impression qu'après tout ce qu'il était en train de vivre, la mort serait comme le repos bien mérité, en Enfer tout comme autre part… comme si rien ne pouvait être pire que l'attraction terrestre et toutes ces conneries qui nous retiennent cloués au sol. Dans son esprit, c'était bel et bien ce qui allait l'attendre pendant les quelques temps qui lui restaient sur terre qui le torturait le plus. Cette idée de perdre pieds, de perdre tout ce qu'il pouvait avoir de cher, de se perdre lui-même sans aucun doute, de devenir ce qu'il sentait au fond de lui, de ne plus pouvoir rien contrôler de ces étranges pulsions qui le poussaient à vouloir utiliser le sang qui coulait dans ses veines pour être plus fort, plus puissant… l'avenir avait vraiment quelque chose de terrifiant, non pas parce qu'il menait logiquement à la fin du chemin, mais parce que Sam savait qu'avant la fin, sa vie allait encore être parsemée d'innombrables embûches dont il ne connaissait même pas la nature.
C'était peut-être alors l'inconnu plus que l'avenir qui l'effrayait, ou peut-être était-ce une part des deux, tout comme c'était peut-être une part des deux qui venait de pousser Lou à enlever sa main du contact de celle de Sam, comme si sa main à lui contre la sienne à elle était brûlante. Le Winchester sentait toujours ce nœud au creux de son estomac, nœud qui le suivait partout quand il était avec son frère, avec quelqu'un qui savait ce dont il était capable, qui le suivait presque constamment et qui le suivrait maintenant même pour s'immiscer entre Louisa et lui. C'était une malédiction, la culpabilité le rongeait de l'intérieur, et le poussa même à ne même pas esquisser le moindre mouvement alors qu'elle venait presque de repousser son geste d'une manière plus ou moins indirecte. Déglutissant difficilement en gardant le silence pour relaisser son regard se balader en silence sur les alentours, Sam croisa les doigts de ses mains, les liants entre elles comme pour ne plus avoir à faire un tel geste pour être repoussé encore une fois. Il ne pouvait pas comprendre ce qui pouvait bien traverser l'esprit de Louisa à ce moment précis, alors qu'il avait posé sa main contre la sienne… une peur ? de la méfiance ? de la gêne ? Toutes ces idées se bousculaient dans sa tête comme une horrible mélodie criarde qui lui torturait l'esprit pour prendre le rendre fou. Il aurait aimé comprendre, pouvoir dire quelque chose, mais cette culpabilité lui disait seulement qu'il n'avait que ce qu'il méritait, et qu'il n'avait pas besoin de poser quelque question que ce soit, tout simplement parce qu'il savait très bien que ce qui avait poussé Lou à s'écarter, c'était ce qu'elle savait sur lui maintenant. Sentant sa mâchoire se crisper à ce moment, le Winchester essaya vainement de rassembler ses idées pour avoir la force de faire un mouvement, de se lever pour faire quelque chose. Il avait à nouveau envie de fuir maintenant, comme si c'était la réponse à tous ses problèmes comme si, ne plus être dans cette pièce avec elle à ce moment précis pourrait lui offrir un instant de répit duquel il se délecterait sûrement. Serrant ses doigts les uns entre les autres sans vraiment s'en rendre compte, le chasseur prit une longue inspiration discrète, esquissant un froncement de sourcils qui devint une nouvelle fois douloureux. Histoire de faire taire cette douleur et de délivrer ses doigts les uns des autres, Sam passa un doigts sur son sourcil, dans un geste presque incontrôlé que Louisa ne verrait pas de toute manière, puisqu'elle semblait lui faire dos maintenant… c'était comme s'il s'en rendait instinctivement compte.
Il était plongé dans une forme de malaise qui le figeait sur sa chaise, alors que toute la volonté de son esprit voulait le pousser à se lever, faire quelque chose, n'importe quoi pour faire cesser ce moment horrible qui lui tordait le ventre dans une douleur horrible. Il gardait le silence, n'ayant pas la force de dire quoique ce soit, d'aligner des mots pour faire une phrase comme si, finalement, il comprenait que quoiqu'il puisse faire, Louisa continuerait de ressentir la méfiance et la trahison qui l'avait poussée à partir quand il avait enfin parlé. Et elle avait sans doute raison, de continuer à se méfier, de laisser cette barrière invisible entre eux, ce silence tendu et pénible… mais s'il devait en être ainsi, Sam avait apparemment que trop sous-estimé la douleur qu'il pouvait ressentir en sentant la trahison s'immiscer entre eux. Alors que le Winchester avait finalement baissé le regard vers le sol tout en liant une nouvelle fois ses mains entre elles, Louisa était partie comme une flèche en direction d'un tiroir dont elle vida brusquement le contenu sur le sol dans un fracas qui fit relever le regard au chasseur. Il ne savait pas vraiment ce qu'elle pouvait faire, elle semblait chercher quelque chose dans ce qui semblait être un bazar rangé ici au pif et amassé sur des mois. Il ne la lâchait plus du regard à présent, alors qu'elle semblait plongée dans un besoin de trouver ce qu'elle attendait de ce fameux tiroir. Restant silencieux et figé à tout ce qu'elle pouvait faire, le Winchester se contentait exclusivement de regarder, regarder les trucs s'amasser sur le sol, regarder Louisa chercher sans trop savoir quoi, regarder le temps défiler inlassablement, montré par la pluie dehors, par le jour qui était venu trop tôt mettre fin à leur nuit, par les choses qui s'amassaient sur le sol à chaque seconde. Finalement, le calme revint dans le brouhaha qu'elle avait causé en vidant tout son tiroir alors qu'elle enfilait une quelques cachets avec précipitation, ses mains légèrement tremblantes, mais pas à cause du froid. Là encore, Sam sentait cette intuition en lui, qui lui mordait horriblement chaque recoin de sa pensée, rendant chaque chose qu'il voyait douloureuse à regarder. Il aurait tellement voulu pouvoir esquisser le moindre mouvement vers elle, quitter cette chaise sur laquelle il était assis depuis trop longtemps, pouvoir faire quelques pas vers elle, rien que pour lui montrer, bien qu'elle lui fasse encore dos, qu'il était toujours là, quoiqu'elle fasse.
C'est alors qu'elle prit finalement la parole, le fixant avec un air partagé entre la culpabilité et quelque chose de tout autre que Sam n'eut pas la force de chercher à interpréter. Il la distingua assez difficilement, bien qu'il ne fusse (c'est ça nan ?) pas loin d'elle alors qu'elle écartait ses cheveux. Entre quelques mèches de cheveux, une large cicatrice porteuse de bien des souvenirs douloureux traversait tout son crâne, rien que pour laisser une marque impossible à effacer d'un passé sûrement dur à surmonter et toujours gravé quelque part dans sa mémoire. Il esquissa un léger froncement de sourcils, comme s'il n'avait que la capacité de faire ça. En réalité, il n'avait la force que de faire ça, alors que des souvenirs douloureux lui appartenant à lui venaient se cramponner sur le moment présent. Jessica, sa propre mère, Madi… Sam semblait être là encore poursuivi avec toute celle avec qui il venait à s'attachait, par une forme de malédiction… cette même malédiction qui le poussait à ne s'attacher qu'à trop peu de gens, cette malédiction qui, par delà le fait du sang de démon qui coulait dans ses veines, l'avait poussé à ne pas vouloir s'attacher à Louisa, comme si, c'était écrit, qu'à partir du moment où leur histoire viendrait à dépasser le stade du baiser ou de l'attachement simple, quelque chose viendrait tout reprendre, de la manière la plus douloureuse qui soit, par le mal, par la mort, par cet avenir qui faisait froid dans le dos tant on le redoutait. Il finit par baisser le regard, non pas à cause de ce qu'elle venait de lui dire, mais à nouveau traversé par cette idée qu'il devrait disparaître, comme si, le fait de disparaître de sa vie maintenant amènerait forcément les douleurs de la jeune femme à disparaître… il s'était tellement cru porteur d'une malédiction qui tuait toutes celles qui étaient chères à son cœur que maintenant, il en arrivait presque à penser que s'il disparaissait de leur vie, tous leurs problèmes disparaîtraient, emmenés dans son sillage noir et maudit. Le silence était interminable, lourd et les gouttes de pluie contre la vitre marquaient le tempo des innombrables secondes qui passaient sans même que Sam ne trouve la force de parler, sans même qu'elle, elle cherche à interrompre le silence dans lequel il semblait s'être plongé.
Etait-il heureux ? Il n'avait jamais pris le temps de répondre à cette question, de répondre à la question qu'on lui avait posé il y a de cela pas si longtemps. C'était toujours facile de feindre, de faire semblant de ne rien ressentir, de regarder silencieusement la route qui défilait devant lui… Mais au fond, derrière ses remords, derrière cette culpabilité qui l'empêchaient même de se pencher sur ce qu'il pouvait y avoir derrière, qu'est ce qu'il pouvait y avoir ? Il fut un temps où Sam y avait surpris de la colère… De la colère envers son frère, qui l'avait arraché à Jessica, laissant tout le temps à Azazel d'agir… un autre temps où il était en colère après son père, qu'il ne comprenait plus du tout et qui ne semblait qu'être préoccupé par ce démon, tellement, qu'il en venait à délaisser ce pour quoi il se battait… Et puis, il avait de nouveau été en colère après Dean, alors que les mois passants le rapprochant de l'Enfer, il l'abandonnait dans ce monde hostile qui n'était pas fait pour lui tout seul, encore moins dans cette vie là. Maintenant… ce n'était même plus de la colère, comme si celle-ci avait été mue par autre chose, par les épreuves, pour changer, pour devenir une peine qui le poussait à se haïr, à s'accabler sans cesse pour ne pas avoir à ressentir ce qui était horriblement douloureux en dessous. Non, il n'était pas heureux, et aussi loin qu'il puisse se souvenir, il avait été tellement torturé par le malheur et la culpabilité qu'il n'a que très rarement connu dans son existence des moments de bonheur parfait… juste quelques minutes, quelques heures éparses au milieu de milliers de souffrance qui finissaient par prendre le pas sur tout ce qui avait été bien. Là encore, c'était ce qu'il ressentait, depuis de longues minutes maintenant, alors qu'il se prenait en pleine face le revers de la médaille, le malheur qui viendrait tout occulter dans le bonheur qu'il avait ressenti avant le lever du jour. Toutes ces sensations tantôt plaisantes, tantôt douloureuses au point de lui faire serrer la mâchoire le plus fort possible pour souffrir physiquement, lui embrouillaient complètement l'esprit, le rendait trouble et pouvait presque lui donner la migraine. Elle ne lui avait pas parlé de cette fameuse cicatrice porteuse d'un douloureux passé qui lui traversait le crâne de part en part… et au fond, il s'en fichait royalement, il ne se sentait pas trahi… ça aurait tout l'air de l'arroseur arrosé s'il en avait été ainsi… non, il ressentait bien plus, comme si elle lui avait ôté une part de lui pour la torturer, cette part de son esprit qui avait cédé à ses avances, celle qui l'avait poussé à rester avec elle cette nuit, à la serrer dans ses bras, à profiter de ce moment avec elle, à en vouloir plus… Il avait froncé les sourcils, sans même s'en rendre compte, sans même pouvoir ressentir la moindre douleur tant tout ce qui lui traversait l'esprit était déjà douloureux.
Personne sans doute ne saurait dire combien de temps ce silence pesant avait duré, trop longtemps, alors que Sam se perdait dans ses pensées, alors que Louisa devait sans doute attendre quelque chose venant de lui, alors qu'il avait envie de pouvoir tout effacer des sentiments qu'il ressentait et ainsi… pouvoir faire comme si de rien n'était, esquisser un sourire et la prendre dans ses bras, l'air de rien. Mais non… il n'y avait plus de "l'air de rien", il ne pouvait plus rien feindre avec elle, et encore moins un sourire. Alors oui, il avait sans doute cet air grave sur le visage, ce froncement de sourcils qui pouvait faire peur tant il sous entendait à la fois tout et rien, ce regard posé dans le vague comme s'il n'avait plus la force de la regarder elle, ces mains jointes et terriblement serrées par une volonté qu'il ne maîtrisait même pas. Dans le silence, il se surprit à écouter les battements de la pluie contre les carreaux, ces petits bruits incessants qui étaient là, bien heureusement, pour ne pas laisser un silence de mort se poser entre eux deux. Non, il ne fallait pas… Cette pensée lui traversa faiblement l'esprit, se répercutant petit à petit entre ses méninges, comme pour le forcer à revenir à la réalité. Mais que devait-il faire alors ? Nier l'évidence, avoir un sourire et faire comme si de rien n'était… ou faire tout l'inverse et s'inquiéter et en faire trop alors qu'elle n'en avait certainement pas envie. Il ne savait pas vraiment ce qui était le plus adapté à ce qu'ils pouvaient vouloir entre eux… nier ou rester avec elle coûte que puisse coûter ce qui semblait être une épreuve. Il aurait aimé avoir instinctivement la réponse adéquate à sa question, comme s'il fallait qu'il trouve quoi faire tout de suite, réagir juste comme elle le voulait, comme elle en avait besoin. Peut-être n'avait-elle besoin de rien venant de lui, comme si, cette méfiance qu'elle avait maintenant à son écart la poussait à ne rien vouloir de lui, pas même quelques paroles… cette pensée traversa douloureusement l'esprit de Sam comme pour le réveiller brusquement du silence dans lequel il était plongé depuis trop longtemps maintenant. Non, il n'avait pas oublié qu'elle s'était écartée au moment où il avait posé la main sur la sienne, et il sentait encore chez elle cette forme de méfiance, cet éloignement qu'il avait naïvement pensé effacé par Louisa qui avait alors fait le premier pas comme pour lui montrer qu'elle ne le craignait pas et qu'elle ne lui en voulait pas. Mais apparemment… ses gestes avaient fait que cacher une réalité dure et sourde qui triturait maintenant l'esprit de Sam pour rendre tout ce qu'il trouvait à faire pour elle nul et complètement déplacé. Après tout, si elle n'avait même plus confiance en lui, qu'est ce qu'il pouvait bien faire pour changer les choses… rien de ce qu'il pourrait faire n'aurait d'importance pour elle… elle pourrait même presque en venir à le repousser encore une fois, encore mue par cette méfiance qui l'habitait malgré ce qu'elle avait dit.
Oh et puis tant pis. Il finit simplement par fixer une nouvelle fois Louisa droit dans les yeux, prenant une nouvelle inspiration avant d'avoir enfin la force de se relever. La distance qui les séparait n'était pas très longue, ainsi, il n'eut même pas un pas à faire pour pouvoir prendre la jeune femme par la main pour l'attirer doucement vers lui, avec la même délicatesse qu'il avait toujours eu avec elle, comme pour ne pas lui faire de mal, ayant quelque peu oublié son épaule endolorie mais n'y faisant pas pour autant totalement abstraction. Il ne savait pas trop si son geste allait être bien accueilli par la jeune femme car toujours hanté par ce recul qu'elle avait eu quelques minutes auparavant, mais il ne prit pas le temps de se poser dix mille questions à la seconde, passant son autre main dans le dos de la jeune femme pour l'enlacer tendrement et l'entourer de ses bras, parce qu'après tout, c'était ce qu'il avait voulu faire pour elle, c'était le geste qu'il avait aimé qu'elle fasse pour lui quand il n'avait pas été bien quelques instants plus tôt. Il se sentait bien comme ça, à la serrer contre lui sans aucune pensée autre que ce grand vide apaisant seulement coupé par les gouttes de pluie dont le son résonnait dans son crâne pour occuper le simple vide dans lequel il se sentait transporté. Il ne pensait même pas au fait qu'elle puisse le repousser, du moins, il n'y pensait plus, et à ce moment précis, l'avenir avait perdu tout son côté terrifiant, comme si, le moment présent lui permettait, à lui en tout cas, d'affronter toutes les embûches qu'il pourrait amener en arrivant… tout, ou presque.
▬ C o d e . r é g l e m e n t : - Spoiler:
I'm the admin, Jerk ! ><
|
|
|
|
|
c l a i r e ▬ cinderella is a fealthy bitch... again. - THE HUNDRED ; |
|
|
Page 1 sur 1 |
|
|
Permission de ce forum: |
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|
|
|
| |